Résumé d' Au Hasard Balthazar (Robert Bresson) I

Publié le par dionys romuald

 

Résumé[1] 

 

 

Générique

 

Le film s’ouvre sur un générique avec comme toile de fond un mur gris aux pierres apparentes, qu’accompagne le second mouvement (l’andante) de la sonate n° 20 de Schubert (laquelle viendra ponctuer tout le film), interrompue après quelques secondes par des braiments puis reprenant sa marche ; le piano étant accompagné, à la fin du générique par un bruit semblant provenir des sonnailles suspendues au cou du bétail.

 

L’ânon dans la montagne

 

Un ânon dans le pâturage d’une montagne tète sa mère, sous les pattes de laquelle on aperçoit un troupeau de moutons. Une petite fille et un petit garçon à l’homme qui les accompagne : la fille : « Donne-le nous. » Le garçon (Jacques) : « Il nous le faut. » « Voyons les enfants, c’est impossible. », répond le père. Tous trois descendent la pente du pré en emmenant l’animal.

 

Le baptême

 

Jacques et sa sœur baptisent l’ânon : « Balthazar, je te baptise. Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. » La fille : « Ainsi soit-il. » Jacques ouvre une fenêtre et appelle « Marie, Marie, Marie. » Un homme d’une quarantaine d’années, assis à son bureau d’instituteur, se lève et sort avec sa fille à qui il donne la main. La cérémonie se poursuit, les adultes se tenant à l’écart. Sont présents une autre sœur, alitée, et son infirmière. Jacques : « Reçois le sel de la sagesse. »

 

Le fenil

 

Le garçon, Marie et l’ânon jouent dans la paille d’un fenil. Ce moment de joie est troublé par l’arrivée de la sœur du garçon qui se jette sur Balthazar (alors que la jeune infirme est aperçue furtivement dans un brancard poussé par l’infirmière), obligeant les deux enfants à se mettre à l’écart pour se rapprocher l’un de l’autre.

 

La balançoire qui grinçait

 

La sœur de Jacques pousse l’escarpolette grinçante (la partition musicale commence et se finit à la fin de la séquence) sur laquelle se trouvent le petit couple, chacun prononçant le nom de l’autre : « Jacques », « Marie ». La sœur souffrante tend un morceau de sucre qu’elle donne à l’ânon qui bientôt sort du cadre.

 

A l’année prochaine

 

Jacques achève d’inscrire au dos d’un banc de bois son nom et celui de Marie entourés par un cœur alors que son père l’appelle : « Jacques. ». Le garçon va rejoindre le groupe familial près d’une automobile chargée de bagages. L’infirmière prie, d’un simple regard, le père de Jacques de venir au chevet de sa fille aînée qu’il trouve étendue sur un lit, raide et morte. « A l’année prochaine » dit Jacques, assis à l’arrière de la voiture, à Marie, après l’avoir embrassée. La séquence d’au revoir se termine par une sorte de photographie de vacances cadrée de façon à ne montrer que la tête de Marie et Balthazar, non celle des adultes.

 

Les années passent

 

Balthazar, devenu adulte est ferré, fouetté. On le voit ensuite qui tire des troncs d’arbre, (« les années passent », indique un sous-titre) puis une charrette contenant du foin qui se renverse, au cours d’un transport, sur une route de campagne. Un groupe de paysans mal intentionnés, escortant le conducteur de la charrette retournée, armés de fourches et accompagnés d’un chien crient : « C’est lui. » Ils vont à la poursuite de l’âne.

 

Retrouvailles

 

Celui-ci pénètre dans le parc d’une « propriété à vendre », comme le signale une pancarte, où Jacques et sa famille passaient leurs vacances. Balthazar retrouve son ancienne écurie. Le braiment de l’âne se trouve immédiatement suivi par ces mots : « Marie ! Marie ! viens voir ». La jeune fille arrive, âgée d’environ seize ans, et caresse Balthazar (la musique accompagne les retrouvailles).

 

Les champs cultivés

 

Le père de Marie descend de son tracteur et dit fièrement à sa fille : « Regarde, deux cents hectares retournés, nettoyés, prêts à rendre. C’est moi, le maître d’école, qui ai fait cela. Et j’ai tout appris dans les livres » ; à quoi Marie rétorque : « Ces champs ne nous appartiennent pas, rien n’est à nous ici ». « N’importe, nous allons être heureux, heureux. » conclut l’instituteur.

 

Les mauvais garçons

 

Un groupe de jeunes étalent de l’huile sur l’asphalte. On les aperçoit à nouveau sur leurs vélomoteurs qui rejoignent une carriole tirée par Balthazar, où sont assis Marie et son père. Gérard (dont on ignore encore le prénom) et un autre se mettent à railler leur moyen de locomotion : « Chouette un âne. C’est rapide. Moderne ». Un instant après, une automobile dérape sur la flaque d’huile ; suivie d’une autre dont le choc ne nous est retranscrit que par le son. Les jeunes voyous s’arrêtent devant la grille de la propriété.

 

Songe d’une nuit d’été

 

Pendant la nuit, Gérard et son acolyte sont cachés sous des arbustes. « Elle peut très bien l’aimer d’amour…et lui aussi », chuchote le premier au second. « Lui aussi quoi ? » « L’aimer d’amour » insiste Gérard. « Tu ne veux pas dire ? » « Si. » « Un âne ? » « Chut ! dans la mythologie…» « La mytho… ? » Marie, en chemise de nuit et pieds nus, ceint la tête de Balthazar d’une couronne de fleurs qu’elle vient de cueillir dans le jardin obscur. Elle s’assoit alors sur le banc, sent une main (celle de Gérard) sur la sienne, et fuit. De l’une des fenêtres de la maison, elle observe sans mot dire l’âne se faire rosser par les deux mauvais garçons.

 

La messe

 

Pendant la messe, Marie esquisse un regard vers la tribune où Gérard, endimanché, chante d’une voix suave et religieuse. Elle sort de l’église avec sa mère et montent toutes les deux dans la carriole tirée par Balthazar.

 

Le notaire

           

Chez le notaire, une voix off lit une lettre que l’on voit à l’écran : « Puisque je ne reviendrai pas dans cette maison et dans ce pays devenus trop tristes depuis la mort de ma fille et que je n’ai pas réussi à vendre les trois fermes, pourquoi ne les exploiteriez vous pas vous-même, selon les méthodes agricoles modernes, ainsi que vous m’en avez un jour exprimé le désir. Vous auriez à arrêter l’école et à résilier vos fonctions. » L’instituteur, donnant la suite de la lettre au notaire : « Lisez, lisez. » La voix du notaire reprend (sans que l’on aperçoive son visage) : « Vous trouverez ci-joint la procuration indispensable à toute opération à chaque terrain : vente, échange, etc. Maître Julien, sur votre demande, vous fournira l’argent nécessaire aux premières dépenses. Vous savez la confiance sans borne que j’ai en vous. Je vous donne carte blanche, vous n’avez pas à me consulter ni à m’envoyer de comptes. » L’instituteur : « Et brusquement on me réclame ces comptes, et vous charge, vous notaire, de les vérifier. » « C’est exact. », répond le notaire dont on voit soudainement le visage. L’instituteur : « Et si je refuse de les donner, car enfin rien ne m’oblige ? » « Je ne vous le conseille pas d’où je sais. Etant donné déjà les bruits qui courent… » « Les bruits ? » marmonne le père. Etonné, l’homme, en sortant de l’étude, dit à sa fille qui l’attend près de la carriole : « Rentre avec l’âne, je préfère rentrer à pied. »

 

Celui qui vient pour tout arranger

 

Une voiture stationne dans le parc. Jacques, une vingtaine d’années, discute avec Marie : « La vente du bois a tout déclenché. Des lettres sont arrivées à la maison, d’ailleurs toutes anonymes, prétendant que la vente s’était faite sur le dos de mon père et au profit du tien. Bien entendu sans dire comment ni fournir la preuve. » Marie : « C’est ignoble. » « Oui, c’est ce que coûte à ton père sa réussite : l’envie, la jalousie des gens. » « Papa est irréprochable. Il peut regarder ton père dans les yeux. » Jacques : « Je viens pour tout arranger. » Marie poursuit : « Autant dire qu’il a mis l’argent dans sa poche. Et ton père l’a cru ? » « Non. » « Mais il a blessé papa qui a tant fait pour lui et qui ne lui demande pas sa reconnaissance. » Un silence et Jacques reconnaît l’âne dont la tête remplit le cadre pendant plusieurs secondes. Marie : « Oui, c’est Balthazar. » Jacques : « Balthazar. Ô Marie, comme tout est resté pareil. Et toi Marie, tu es encore plus belle, plus jolie et plus belle à la fois. Tu te souviens de ce que je t’ai promis il y a beaucoup d’années sur ce banc. Que je n’en aimerai pas d’autre. » « Mais moi, Jacques, je ne suis pas sûre de t’aimer » Jacques : « Est-ce difficile à savoir ? » Marie : « Si je ne t’aime pas, je ne veux pas te tromper en te disant que je t’aime. » Jacques : « Tu sais bien si tu es contente d’être avec moi. » « Oui, Jacques, je suis contente. » On entend la voix du père qui appelle sa fille : « Marie, Marie. » A Jacques : « Va seul, c’est mieux, moi je reste. Parle lui. Fais que cette histoire idiote ne se mette pas entre nous. » Marie se trouve avec l’âne dans l’écurie et voici déjà la voiture de Jacques qui s’en va. « Tu pars ? Nous ne nous reverrons plus ? ». Abasourdi, il ne répond pas et part avec sa voiture.

 

L’orgueil et la charité

 

Dans l’écurie, la mère se livre à des reproches à l’égard de son mari : « Tu n’avais qu’un mot à dire, tout était fini et nous étions heureux. Par orgueil tu ne l’as pas dit ». Le père : « Ce n’est pas à moi de faire le premier pas. » La mère : « Tu renvoies cet enfant qui prenait fait et cause pour toi, et même tu le chasses » L’homme cherche des papiers et revient à l’écurie. La mère : « Va, donne-les ces comptes ». Le père : « Ils ne regardent que moi seul. Je ne dois d’explication à personne. D’ailleurs je ne peux mettre la main dessus. » « Oublie l’offense. Tu vas donner raison à ceux qui te calomnient. » L’instituteur dit à sa femme qu’« un procès dira qui a tort et qui a raison » et détourne la conversation sur Balthazar : « Si Marie s’obstine à ne plus lui donner à boire ni à manger et à s’enfermer dans sa chambre, je ne vois pas pourquoi nous le garderions. Cet âne est rétrograde et ridicule. Il nous rend ridicule. » La femme : « Mais non, mais non. » Il achève : « Le ridicule est justement ce qu’il nous faut éviter à tout prix ». Marie, sur le seuil de l’écurie, constate le départ : « Balthazar. »

 

Les boulangers

 

Une femme entre avec l’âne dans une remise attenant à une boulangerie. Dans une autre pièce, son mari s’adresse à elle : « On dit qu’il fait pour lui gratis quantité de petites besognes…comme de couper son bois de chauffage. » La boulangère : « Il est serviable, adroit » Le boulanger : « grâce à quoi notre curé doyen couvre ses frasques de toute son autorité morale. » « Pourquoi l’as-tu pris ? » « Je l’ai pris à l’essai et pour huit jours. »

 

Gérard livreur de pain

 

Gérard, à mobylette, tire par une longe Balthazar, chargé de pains. Mais l’âne ne veut plus avancer. Gérard décide alors de le frapper, en vain, puis de lui attacher à la queue du papier journal froissé, à l’aide d’une ficelle, qu’il s’apprête à enflammer avec une allumette. Mais le passage d’une voiture l’oblige à jeter l’allumette et à réitérer son geste, Balthazar part au galop. Et le mauvais garçon le suit puis reprend la longe en douceur (la sonate se fait entendre pendant quelques secondes). Il dépose des pains dans les boîtes en bois, y prend l’argent préparé, sonne à chaque fois la trompe.

 

La clef du tiroir et le sourire du soir

 

L’argent rapporté est versé dans un tiroir par le boulanger qui le referme à clef en déposant celle-ci sous le meuble, sous l’œil attentif de Gérard. En montant dans sa chambre, le visage du jeune homme se tourne à plusieurs reprises vers celui de la boulangère : « Bonsoir, Gérard. » ; « Bonsoir. », répond-il d’un sourire crispé.

 

La 2 CV

 

Gérard est allongé sur le bord d’une route de campagne lorsque la 2 CV de Marie arrive. Elle descend de l’automobile et se précipite pour voir l’âne et le caresser : « Balthazar ». Elle retourne à la voiture et y trouve Gérard assis à la place du passager. Marie : « Descendez… Tout de suite. Je le veux. » Elle décide un moment de s’éloigner à pied mais revient sur ses pas, s’assoit au volant, met le contact (le chant des oiseaux est présent pendant la durée de la scène dans la 2 CV) ; Gérard coupe le contact. Regards et silence. Gérard observe la naissance des genoux sous la blouse entrouverte de Marie, approche la main de sa taille qu’il enlace très lentement, elle verse une larme (ambiguë) et l’essuie. Il pose, toujours de manière lente, mesurée et sensuelle, sa main sur son cou qu’il presse légèrement. Elle s’enfuit en courant, s’arrête près de Balthazar. Lui la suit. Et tous deux tournent autour de l’âne (la sonate accompagne une partie de la scène où on ne sait plus vraiment qui cherche à attraper l’autre) Marie qui a cessé de tourner autour de Balthazar, fait quelques mètres sur l’herbe et tombe à terre. Gérard la regarde en savourant sa victoire. Elle se relève et ils vont rejoindre tous les deux la voiture. (Ellipse) La 2 CV s’en va et Gérard sonne vivement de la trompe.

 

La prisonnière

 

Marie sort de sa maison, le père : « Marie où vas-tu ? ». « Nulle part. » « Alors revient. » Marie regarde à travers une fenêtre dans une demi-pénombre. Gérard, au premier plan et le reste de sa bande sont postés devant la grille de la propriété. Le jeune homme entre, traverse le parc et siffle sur le pas de la porte. Le père l’interpelle : « Que venez-vous faire ici ? » Gérard : « Chercher ce qui m’appartient. Je ne suis pas un voleur, moi ». Le père : « Allez vous-en. » Le voyou se met à siffler puis : « Marie. » Le père : « Plus vite. » Gérard s’en va en trottinant.

 

Vol et larme

 

La boulangère trouve le tiroir vide mais à son mari qui lui demande « Qu’y a-t-il ? », elle répond : « Gérard est merveilleux. Il a rentré les fagots, rangé les malles de farine sans même vouloir qu’on le sache. ». Lorsque Gérard rentre pour donner l’argent des tournées elle lui montre le tiroir : « C’est toi Gérard. » « Moi ? » « Oui, toi. Ne nie pas. Quand on emprunte de l’argent, on le demande. » « Bien sûr. » « Si tu as besoin de quelque chose, dis-le. Je voudrais tant que tu ne manques de rien. J’avais préparé un cadeau pour te récompenser. » Gérard : « Qu’est-ce que c’est ? » Il s’agit d’un transistor qu’il s’empresse de mettre en marche (musique yéyé que l’on entend durant plusieurs secondes : « je me marie en blanc… ») « Et regarde. » dit-elle en lui montrant une mobylette qui a vraisemblablement été restaurée. Gérard l’embrasse sur la joue. « Mais il faudra tout me rendre, transistor, vélomoteur, argent si je te vois encore avec cette Marie. »

 

La bergerie

 

Devant une bergerie, le père hèle sa fille : « Marie, Marie…Marie, Marie. » Gérard, dont on ne voit que le bras mais que l’on devine étendu avec Marie, éteint le transistor (d’où l’on entendait une autre musique rock des années soixante : « j’ai décroché mon téléphone, je regarde passer l’automne... »). Le père s’enfonce, seul, dans la prairie, à la recherche de sa fille dont il crie encore une fois le nom : « Marie, Marie. »

 

La convocation

 

Un gendarme remet un papier à la boulangère qui le lit puis monte dans la chambre de Gérard, absent. En soulevant un chiffon posé sur une table, elle découvre des revolvers. Elle descend les escaliers et aperçoit Gérard qui rentre discrètement et va apprêter Balthazar.  « Gérard…D’où viens-tu ? Où étais-tu ? » Elle lui tend le papier, une convocation à la gendarmerie. « On te cachera… Je préparerai ta valise, tu passeras la frontière pendant la nuit… Ne te moque pas. » Puis versant une larme : « Ne méprise pas cette larme ». Gérard s’en va.

 

La gendarmerie

 

A la gendarmerie, Gérard, retrouvant certains de ses camarades, présente sa convocation. Ils attendent devant une porte entrouverte pendant qu’un homme, vêtu chichement et mal rasé (Arnold), répond à l’interrogatoire d’un officier : « Pourquoi vous cacherais-je mes sentiments, vous faites fausse route mon capitaine. » Le capitaine : « On ne te demande rien. » Arnold reprend : « Ils n’en sont pas capables. Des vantards, des femmelettes. Je crache dessus (il crache par terre) ». On lui demande ses papiers d’identité : « Donne. On te les rendra plus tard. Je les garde.» et ses empreintes : « Tes mains, tes pouces. ». Arnold : « Et moi vous me gardez ? » « Pas encore, mais on t’a à l’œil, ne l’oublie pas…Tu es libre » lui répond le capitaine. Il fait un signe de remerciement tout en marmonnant « crève sale vache ». il s’en va.

Au tour de Gérard de subir un interrogatoire, alors que le reste de la bande se tient à l’écart : « Ça regarde ma vie privée, je refuse de répondre. » Le capitaine : « Comment expliquez-vous que vos petits camarades aient répondu sans difficulté ? » « Comment je l’explique, est-ce à moi de l’expliquer ? Puisque vous me soupçonnez, c’est peut-être moi celui que vous recherchez. » Le capitaine : « Comment, comment ? » Gérard : « Celui qui a tué. » Le capitaine : « De quelle façon, quand, seul ? » « Ces messieurs n’ont pris aucune part au crime. » « Vous avez affirmé tout à l’heure n’avoir jamais eu l’idée de passer des marchandises en fraude et de ce fait de n’avoir même jamais approché la frontière. » Gérard : « Je voulais me tirer des griffes de la police. » Le capitaine : « Assez de sottises, arrêtez cet homme… » « Non je suis innocent, je le jure. » Le capitaine feint de l’arrêter : « Pour fanfaronnade, outrage à magistrat dans l’exercice de ses fonctions, en prison pour imbécillité…oust dehors ! » La bande, joyeuse, se rue dehors.

 

La victime émissaire

 

Les voilà qui arrivent sur leurs mobylettes et rejoignent le vagabond et son âne. Arnold : « Qu’est-ce que vous voulez ? » Gérard, plusieurs mètres devant ses camarades : « Te dire Arnold que tu en sais trop long sur nous. Mouchard. » Prenant un morceau de bois qu’il fait tournoyer autour de lui, Arnold engage les mauvais garçons à partir. « Au large, au large. J’ai témoigné pour vous et non contre vous. Au large. » Gérard : « Tu as dit que c’était nous pour dépister la police parce que c’est toi Arnold l’assassin. » « Moi, ça m’étonnerait. » réplique Arnold. Gérard : « Ça t’étonnerait qu’un fêlé comme toi, que l’alcool rend fou furieux et qui, du même coup, perd complètement la mémoire, commette un crime et ne se souvienne de rien. » Arnold : « Foutez-moi le camp. » Gérard : « On t’a vu. Et pourquoi, crois-tu, ont-ils pris tes empreintes » ? A ce mot Arnold pose l’extrémité du bâton à terre. Gérard avance, les autres le suivent de très près. Il saisit le bout de bois qu’il jette au sol et traite Arnold d’« Assassin » Arnold : « Ils m’ont pas bouclé alors. » Gérard : « C’est long la justice. » Arnold : « Combien ? » Gérard : « Des mois, un an peut être. » « Menteur. » lui dit Arnold. Gérard : « répète. » « Menteur, menteur, menteur. » Gérard donne un coup de poing au vagabond qui tombe sur l’herbe. Toute la bande au complet se met à le frapper. Bientôt Marie arrive sur le vélomoteur d’un garçon et va à la rencontre de Gérard : « Arrêtez ! » et les traite de « Lâches » en giflant le jeune homme qui la gifle plus violemment à son tour. Ils partent néanmoins enlacés, Gérard mettant en marche son transistor (musique yéyé).

 


Publié dans CINEMATOGRAPHE

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